mardi 13 mai 2008

The Lost Chord (Sullivan)

Le compositeur anglais victorien Arthur Sullivan - 1842-1900 - est surtout connu (souvent de très loin, chez les francophones) pour ses opérettes.

Toutefois, sa mélodie "the lost chord", écrite pour voix, piano et harmonium constitue un hommage indirect - que dis-je ? un hymne ! - à l'harmonium, que tout amateur se devrait d'avoir au moins lu, si ce n'est exécuté...

En effet, la prose d'Adelaïde A. Proctor décrit la découverte, dans une église de campagne, d'un "orgue" sur lequel le narrateur improvise quelques accords "comme un grand amen". Ces accords réveillent alors des échos mystiques, et le narrateur, dans un élan d'exaltation, pressent qu'il n'entendra plus jamais une telle musique : ce n'est qu'au ciel qu'il pourrait espérer retrouver cet "accord perdu", lorsqu'il sera entonné par "l'ange brillant de la mort" (sic !)...

La partition d'harmonium ponctue les différents moments, tantôt soutenant les graves du piano, tantôt soulignant un contre-chant dans l'aigu, avant d'appuyer avec tout le poids du "grand jeu" le final triomphal et grandiloquent de ce morceau...

La partition est registrée "à la française", si bien qu'à l'évidence, "l'orgue" évoqué par le texte, qui a porté le narrateur au paroxysme de l'exaltation mystique, est donc bien notre bon vieil harmonium : même pour des passionnés de cet instrument, qui eût cru que quelques accords sortis "de l'âme" (sic) d'un simple harmonium déclencheraient un tel emballement ?!

Ce (délicieux) bonbon anglais au romantisme échevelé - avant de sourire trop vite, relisons donc les textes soit mièvres, soit emphatiques, soit... les deux, de certaines mélodies écrites, de l'autre côté de la Manche, par Gounod, Franck, voire Fauré... - se trouve facilement à partir du site "musicaustralia.org" de la National Library of Australia (chercher "lost chord"), dans plusieurs tonalités, avec ou sans la partition d'harmonium (cette dernière est notamment jointe à la version pour voix grave en mi bémol,).

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