mercredi 19 mars 2008

The harmonium (King Hall)

A la fois notice très détaillée sur la facture de l'harmonium (en anglais), ouvrage de pédagogie (avec une douzaine d'exercice "de souffle"...), et recueil de 13 pièces originales, cet ouvrage des années 1870 est disponible en fac-simile dans le "laboratoire virtuel" de l'Institut Max Planck, à Berlin (Enter/Search/chercher simplement avec "harmonium" dans le champ "Title").

La musique de Charles King Hall n'est pas forcément la plus élevée et élaborée qui soit, mais elle présente une certaine amabilité, tout en restant à une certaine distance - méritoire pour un compositeur d'opérette ! - des facilités de nos chers Battmann ou Lefébure-Wély.

A défaut de trouver facilement leur place à l'église, la plupart de ces pièces savoureuses, toutes écrites et registrées pour harmonium, devront rester au salon... sans que cela soit forcément une punition pour l'instrumentiste !

Sur ce site, ne manquez pas non plus de consulter le 1er tome de "L'orgue expressif", livre écrit par l'illustre facteur Mustel, ainsi que des notices du XIXème siècle sur l'harmonium, et un dossier sur les démêlés judiciaires du facteur Debain, qui était copié dès ses débuts.

Source signalée par Bob, dont le blog illustre la restauration de nombreux instruments... tout en ayant eu la gentillesse de faire écho à la création du présent blog : qu'il en soit ici doublement remercié.

King Hall Charles (1845-1895)

Ce compositeur londonien versatile, était notamment organiste dans une paroisse anglicane et... compositeur d'opérettes.

Il a particulièrement écrit comme pédagogue sur l'harmonium de style français.

On trouvera une notice biographique en anglais ici.

Pièce en mi bémol mineur, op. 66 (D'Indy)

Dédicacée "à Louis Vierne" cette pièce à l'écriture harmonique complexe, parfois à la limite de la dissonance, évoque à certains moments l'art de son dédicataire, mais s'en distingue par un caractère mélodique spécifique, avec des échos de musique de chambre.

La tonalité générale est sombre, mais les tensions se dénouent temporairement dans des passages plus contemplatifs, discrètement renforcés par une registration pour harmonium judicieuse sans ostentation (attention toutefois au petit passage en "voix céleste", qui suppose que cette dernière soit de 8 pieds !).

Encore une fois, cette pièce se trouve sur le net grâce à la Sibley Library, aux pages 144 et suivante du 1er volume de l'anthologie des "Maîtres contemporains de l'orgue", éditée en 1911 par l'abbé Joubert, et déjà amplement citée - ce n'est pas fini ! - sur ce blog (sur le site de la Sibley Library rechercher simplement "Joubert").

Vincent d'Indy (1851-1931)

Compositeur connu mais relativement peu joué, rattaché généralement aux "héritiers" de César Franck mais évidemment plus avancé dans le temps et donc dans le style, Vincent d'Indy a suscité par ses positions personnelles - notamment politiques - des polémiques qui ne semblent pas encore éteintes... mais ce n'était pas non plus une époque particulièrement douce en la matière.

Naturellement, en tant que directeur de la Schola Cantorum et compositeur de musique sacrée, d'Indy a composé quelques oeuvres pour l'harmonium, seul ou en accompagnement d'oeuvres vocales, même si son catalogue comprend finalement assez peu de pièces sacrées et/ou pour orgue ou harmonium, eu égard aux convictions fermement affichées par l'auteur et à sa carrière.

De nombreux sites proposent des biographies et autres articles (listes d'oeuvres, etc.) , qu'il sera donc inutile de reprendre ici.